Butcher, boucher-charcuteur

Butch se fit présentable devant la Tour des Aventuriers qu'il avait eu tant de mal à localiser au cœur de cette jungle labyrinthique, après un coup de peigne et un passage de doigts humectés sur les sourcils, il tambourina à la porte.

Il attendit de looooooooongues minutes, remit en place le badge à l'effigie du blason des Aventuriers fraîchement acquis et tambourina une nouvelle fois à la porte en grommelant.

"Bon sang" s’esclaffa-t-il "j'espère que je n'ai pas fait tout ce chemin pour rien!! Aephka m'avait pourtant promis qu'il y avait une concierge à demeure"...

Il posa ses fesses sur une pierre plate, près du puits et se grilla une sèche en espérant voir venir un membre de la famille.

"Salutations étranger ! puis je faire quelque chose pour vous ?" entendit-il derrière lui, il se retourna pour faire face à un des occupants de la maison...

"Ah ! Euh, oui! Je suis l'un des vôtres" en montrant fièrement le badge agrafé à son tablier, clope au bec "Je me nomme Butch" en se montrant du pouce, "Je viens de la part d'Aephka, elle m'a demandé de vous dire qu'elle a dû s'absenter pour des raisons personnelles et que vous alliez certainement tous crever de faim si je venais pas la remplacer, donc voila, j'assure l'interim !!" 

[...]

Butch prêta peu d’attention à la condescendance du Sacrieur, sourire en coin, il saisit sa hache, fit un ou deux moulinets et, dans la continuité du mouvement, coinça habilement la bandoulière de la besace entre le fer et le bois de son arme avant d’hisser le tout sur son épaule, tel un baluchon.

Il quitta ensuite l’ombre de la tour des Aventuriers pour s’avancer tranquillement vers son interlocuteur, lorsqu’il sentit la chaleur du soleil sur son visage, il put lire une certaine surprise sur celui d’Hunabku : sans doute celui-ci s’attendait-il à se trouver devant un jeune blanc-bec… et la balafre qui courrait d’une arcade sourcilière à sa joue, souvenir d’une guerre révolue, produisait toujours son petit effet.

Il tira une dernière taffe et regarda le ciel « Oui, mon ami, une nouvelle guerre gronde, encore plus terrible que la précédente … » Il saisit le mégot incandescent entre deux doigts et le fit rouler au creux de sa main avant de reporter son attention sur le Sacrieur « Si ''Gargathel'' veut nous mener au front, il nous faudra plus que de la dinde pour reprendre des forces... » Il ferma le poing et poursuivit : « La dragoviande est tout juste bonne à contenter le palais délicat du bon roi Allister et sa cour de cul-serrés » des flammes jaillirent de part et d’autre de son poing serré. « Ce n’est pas avec ça que je nourrissais les miliciens de Bonta, sans quoi, nous serions tous Brakmariens à l’heure qu’il est » Il éclata de rire, rouvrit la main et laissa le vent emporter les quelques cendres qui y subsistaient… « Spanghero !! » s’écria-t-il finalement en faisant sursauter Hunabku.

Une magnifique monture Rousse-Emeraude surgit des fourrés quelques secondes plus tard et se tint près de son maitre « Mon vieux Spang’ » présenta-t-il en tapotant le flanc de la bête « Il a sauvé ma vieille carcasse un nombre incalculable de fois ! » Le Dragodinde couina lorsque Butch ajouta à sa charge la besace remplie de ses congénères débités.

« Non ce qu’il nous faut c’est ça ! » il extirpa d’un des sacs de Spang’ une tranche juteuse et la lança au Sacrieur « Tâte moi ça, c’est du crocodaille, deux à trois fois plus riche que la drago, ça coute moins cher à préparer et les crocos, qui tombent vite sous les coups de hache, foisonnent dans les marécages non loin d’ici, y a pas mieux ! Mais je pense que tu dois le savoir, puisque j’ai enseigné à votre précédent cuistot, la belle Aephka… » Il fit un clin d’œil au Sacri qui se débattait avec le steak gluant.

« Et en cas de coup dur, j’ai ma potion magique: » il détacha une petite fiole de sa ceinture et la plaça dans la main d’Hunabku en échange du steak qu’il remisa avec les autres « Ce ''tord-boyaux'' est une fabrication maison, ça te retape en une gorgée et ça fait pousser les poils au menton » Déclara Butch en passant une main sur son bouc bien taillé, contrastant avec sa coiffure hirsute « Garde le, cadeau » déclara-t-il sourire aux lèvres du haut de ses deux mètres.

Il prit les rennes de Spanghero, l’entraina vers la tour des Aventuriers et s’adressa à son nouveau compagnon « Allez, l’ami, montre-moi où sont les cuisines, le hachoir me démange ! »

[…]





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